Un petit guide pour les maîtres du jeu confirmés ou débutants, découvrez quelques astuces pour transformer vos sessions de jeu de rôle en aventures captivantes !
Vous trouvez que vos parties manquent de piment ? Vous avez l'impression que vos joueurs ne s'investissent pas pleinement ? Pas de panique ! J'ai préparé un guide pour vous aider à passer au niveau supérieur et transformer vos sessions de jeu en véritables événements épiques. Voici quelques astuces qui vous donneront de l'inspiration et de la motivation pour aiguiser vos parties et remettre vos joueurs sur le fil.
I. M. Pokora : Donnez du contrôle à vos joueurs
En général, les joueurs apprécient leur partie dès qu'ils peuvent prendre des initiatives et se sentir maîtres de la situation. Contrairement au jeu vidéo où les développeurs essaient de donner une illusion de contrôle au joueur, dans le jeu de rôle, il est primordial de réellement donner le contrôle à vos joueurs. Alors Timéo… toujours dans un cadre limité… Ne laisse pas ton joueur prendre le contrôle de la matrice ! Ce que je veux dire par là, c'est que si vous n'avez pas prévu une action, mais que celle-ci semble cohérente, tant pis, laissez là se dérouler et improvisez, c'est aussi (et surtout) ça la magie du jeu de rôle ! De plus, vous pouvez intégrer des moments dans le scénario où les joueurs peuvent coordonner leurs actions et être créatifs.
Exemples :
Assaut d'une base ennemie.
Mise en place d'un piège ou d'un guet-apens.
Préparation des défenses contre une attaque imminente.
Ce genre de situation est la foire aux ̶b̶o̶n̶n̶e̶s̶... mauvaises idées et peut donner lieu à des situations drôles et/ou dramatiques, mais souvent inattendues. Penser à fournir une carte des lieux ou un plan du château les aidera à prendre des décisions plus éclairées (normalement).
N'hésitez pas à vous inspirer de scènes de films pour ces situations ou encore de jeux vidéo qui ont des mécaniques de Game design bien rodées, que ce soit Dishonored, Hitman, ou Assassin's Creed. Pour l'assaut d'une forteresse, imaginez plusieurs scénarios : infiltration, action ou encore déguisement. Essayez de prévoir un maximum de situations, cela vous permettra de ne pas être pris au dépourvu lors de la partie. (Je plaisante, ils trouveront toujours un moyen de faire l'inverse total de ce que vous aviez prévu !)
II. Passe devant, moi j’y vais pas ! : Installez une atmosphère de danger
Jesper Juul, un célèbre game designer et chercheur, soutient que pour qu'une victoire soit significative, il doit y avoir un risque réel de perte. "Sans enjeu, les succès dans un jeu semblent vides et dénués de sens." Corneille l'avait compris avant lui ! "À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire."
D'ailleurs, Jesper Juul a aussi travaillé sur la théorie du flow.
Voici des pistes pour essayer d'instaurer cette atmosphère :
Lors d'une interaction tendue avec un PNJ influent, laissez les joueurs sentir que tout peut basculer.
Ajoutez des éléments imprévus dans les combats, comme l'effondrement du terrain ou l'arrivée de renforts.
Les monstres et ennemis doivent être assez puissants pour faire douter les joueurs de l'issue d'un combat.
Pas question de les submerger de menaces, mais établissez un climat de tension subtile qui les fera réfléchir à deux fois avant d'agir. Lorsque vos joueurs redoutent un combat ou se demandent ce qui les attend derrière une porte, vous saurez que vous avez instauré ce climat de danger.
III. Du sang et des larmes : Ajoutez du Role-play dans les combats
Encouragez les joueurs à décrire leurs actions et rendez les combats plus vivants.
Lancer des dés, c'est bien. Crier le nom de son dieu en attaquant, c'est mieux ! Le rôle-play dans les combats est essentiel pour rendre la scène vivante et épique. Voici comment encourager vos joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes :
Décrivez chaque action en détail :
Variez votre vocabulaire pour chaque attaque, riposte ou effet.
Donnez de la couleur à chaque attaque en fonction de l'arme utilisée, du lieu et de la situation.
Encouragez les joueurs à décrire leurs actions :
"Je frappe" peut devenir "Je brandis mon épée et frappe l'ennemi au visage."
"Je lance un sort" peut devenir "Je concentre mon énergie dans une boule de feu que j'envoie sur les gobelins." Ce sont d'ailleurs des mécaniques utilisées dans les actual play pour immerger les spectateurs.
Créez une dynamique d'interaction :
Les joueurs décrivent leurs attaques, vous décrivez les effets et la riposte.
Rendez chaque combat organique en ajoutant des détails sanglants, épiques, comme des bris de bouclier ou d'armure !
IV. C’est Skyrim ou quoi ? : Ajoutez des objectifs secondaires
Donnez aux joueurs des objectifs secondaires "intéressants" pour stimuler leur engagement tout en enrichissant la trame narrative globale… pas retrouver le marteau du forgeron bien sûr ! Offrez leur des missions qui enrichissent l'histoire principale et qui .
Exemple :
Le maire du village demande aux aventuriers de remonter la filière d'un trafic de drogue qui empoisonne la communauté. Les joueurs devront enquêter en parlant aux consommateurs et en utilisant leur diplomatie (ou leur force… oui, je vous vois les joueurs de D&D !).
La Ferme Maudite :
Un mystère plane sur une ferme, frappée par une malédiction inexpliquée. Une épidémie frappe soudainement les animaux d'une ferme, les rendant gravement malades. Cette malédiction est liée à la quête principale : elle provient de la contamination de l'eau par des produits chimiques, résidus de la fabrication d'une drogue illicite.
Disparitions dans la Forêt :
Des habitants du village disparaissent sans laisser de trace dans la forêt avoisinante. Ces disparitions sont connectées à la quête principale : des trafiquants de drogue éliminent quiconque menace de découvrir leurs opérations clandestines.
L'Auberge Hantée :
Une auberge abandonnée, autrefois paisible, est réputée hantée depuis peu. Le lien avec la quête principale est direct : l'auberge sert de cache pour la drogue, et les trafiquants ont un mage dans leurs rangs qui utilise des tours pour effrayer les curieux.
Pourquoi ça marche ?
Ces quêtes secondaires ne sont pas juste des distractions. Elles ajoutent de la profondeur à l’histoire principale, l'ancrent dans le réel et montrent aux joueurs que chaque action a des répercussions. Essayez d’écrire vos quêtes en pensant à chaque répercussion que celles-ci peuvent avoir dans votre monde, de l’échelle macro à micro. Et pour vos joueurs, c’est bien plus engageant. Chaque petite mission révèle un morceau du puzzle, et tout est connecté.
V. Appelle-moi Spider-man, wesss ! : Tissez des liens narratifs solides
Créer un scénario qui relie le passé, le présent et le futur donne plus de profondeur à la campagne. Un bon scénario ne doit pas seulement être "bon", il doit tisser des liens dans toutes les directions, comme l'explique John Truby dans "The Anatomy of Story". Truby insiste sur l'importance de cette interconnexion pour donner de la profondeur à l'intrigue.
Vers le passé : Reliez le scénario actuel aux anciens en faisant ressurgir des alliés ou ennemis du passé. Rappelez aux joueurs l'importance de leurs actions passées.
Vers les Personnages : Introduisez des éléments de la vie personnelle des personnages, leurs croyances, origines ou peurs. Ils se sentiront plus impliqués et concernés.
Vers le Futur : Tendez des fils vers les futurs scénarios en laissant des indices sur les intrigues à venir. Des PNJs récurrents servent de repères et de mines d'inspiration pour les joueurs.
En suivant les conseils de John Truby, vous pouvez tisser des liens à travers le temps, reliant les événements passés, présents et futurs pour créer une expérience narrative riche et immersive.
Pour vos joueurs, chaque action a des répercussions et chaque personnage a une histoire, ce qui rend la campagne bien plus engageante.
Conclusion
En explorant ces différents aspect d'amélioration, vous serez en mesure de créer des parties plus dynamiques et engageantes pour vos joueurs. Le maître mot : imagination. N'hésitez pas à sortir des sentiers battus et à repousser les limites pour offrir des scénarios inédits à vos joueurs.
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